Ecrivain amateur
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Tous les débuts de semaine, c’est le même rituel.
Je gare ma voiture sur le trottoir en face du tabac, je mets les warnings, je cours (enfin, c’est un bien grand mot), truffe au vent, jusqu’au tabac dans lequel je m’engouffre en hurlant « Vous avez le « Elle » de cette semaine ??? ».
Deux fois sur trois, il me répond non. Je suis déçue, comme je n'aime pas me déplacer pour des clous, je demande mon poids en Bastos (Crème et Minos vous avez compris le jeu de mot? normal j'ai du génie).
Il y a 2 semaines, telle un cerf en rut, je me parke sur mon trottoir, bien décidée à ne pas repartir sans ma saine lecture, en plus c’était le « Spécial Mode ». C’est l’événement de la saison : d’une part, il regorge de sublimes choses qui vous confortent dans votre idée qu’il faut ABSOLUMENT vous dégotter un mec blindé de pépettes ; de l’autre, il est super épais, ça change des numéros d’été que vous payez plus de 2 euros pour avoir une nouvelle de Beigbeder collée à la couv ( même à ce prix-là, c’est du vol), 6 pages de recettes à base de courgettes et de tofu et 1 article sur le mélanome malin qu’après tu te sens obligée d’acheter une crème solaire La Prairie au caviar de gnou des hauts plateaux de Mongolie qui coûte 195 euros les 30 ml et qu’avec la superficie de tes cuisses, tu te rends vite compte que c’était pas la dépense la plus intelligente que tu aies faite, bilan tu es fauchée et tu sais que dans 20 ans tu seras Liz Taylor. Merci bien.
Donc quand arrive le « Spécial Mode », c’est la fête au village, il fait au moins 873 pages, dont 782 de pub, mais c’est pas grave, on aime bien regarder les images.
Je fonds sur le rayonnage telle Katrina sur la Nouvelle-Orléans. Ô rage, ô désespoir, je n’y trouve rien. « Vous avez le « Elle Spécial Mode ??? », je gueule.
« Nan, on l’a vendu » il me répond l'autiste
« mais vous n’avez qu’un seul numéro ??? Je veux dire, c’est le « Spécial Mode », quand même, espèce de sale facho-cidunati-ennemi-des-arts-et-de-la-culture !!!! ».
Je n’ai pas vraiment dit la phrase entière. Je suis intimement convaincue que tout buraliste garde une carabine sous son comptoir, alors bon je ne cherche pas les ennuis. Et j’apprends que dans ce bureau de tabac, ils ne reçoivent qu’un seul « Elle » par semaine.
« By Jove ! Infâme Olrik !!» m’écrié-je intérieurement. Je songe illico à saisir le Tribunal International de La Hague, mais je me rappelle que je n ai pas le temps, je dois aller chez Leader Price acheter de la litière pour chat.
Le buraliste, ce receleur de mes deux, me propose de prendre autre chose. Mais j’ai déjà tout lu. C’est la Baie des Cochons. Plus jamais j’attendrai le mardi.
Cette semaine, 12h55, je sors de l’hosto, je bourre les patients qui bloquent le couloir, je leur lance mon sac dans les jambes afin de me ménager une ouverture (STRIKE !!!), je passe en trombe devant le grand hall d’accueil puis devant le bureau du standard, saluant l’opérateur au passage, je suis polie (et aussi je caresse l’espoir qu’il va oublier la fois où j’ai fait le tour du bâtiment pour le débusquer afin qu’il m’ouvre l’entrée qui était fermée, mais qui dans le monde des gens dégourdis était ouverte, en fait).
Vroum vroum Nissan joke démarre sur les chapeaux de roue( nan en fait s’est une simple opel corsa 3 portes, mais je fais ce que je veux c’est mon histoire), 13h14 je suis dans le tabac et je hurle « Vous avez le « Elle » de cette semaine ????? ».
Il est là !!!!! Je suis prem’s !!!! Je suis Eve au jardin d’Eden des parutions presse !!!! Gloria Estefan apparaît assise sur les cartouches de Gauloises et chante « Party Time » !!!! Robbie Williams veut m’épouser et me jure un amour éternel !!!!!!! Le buraliste voit que je suis contente, et engage la conversation « Vous avez sorti votre gabardine ? Y pèle hein ?? ».
Je suis tellement ravie de la quiche que je ne lui réponds même pas que ce n’est pas une gabardine, mais un trench Comptoir des Cotonniers acheté 3 jours avant les soldes qui m’a coûté 150 euros, alors modère ton propos, espèce de sale facho-cidunati-ennemi-de-la-mode.
je me contente de dire « Ah ben oui, on se croirait en novembre, c’est horrible ! » avec un air de ravie de la crèche.
Je rentre chez moi, victorieuse. C’est le plus beau jour de ma vie. Je me vautre sur le canapé avec le "Elle" sur mes genoux, je contemple mon royaume avec une satisfaction proche de l'orgasme.
Punaise, il est où mon sac ?
Wouai!!!! Crème j'utilise le style que que je veux et je mettrai des "que" partout et s'est tout...
comment il dit la boule de poils....Minos? tu dis comment pour te faire mousser le bulbe?
à oui c'est
citation " en plus je n'ai aucun mérite car s'est du premier jet ce récit"
bon la prochaine fois dans le récit de mes passions je vous raconterai mon rendez vous pour une coloscopie
en plus s'est énervant cette mise en page de oufff....moi j'aime s'est du contemporain destructuré
Fabrice si tu me lis...reviens je m'ennuie trop
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