Fog, James Herbert
Bien que la couverture fait « étonnamment » penser au film éponyme réalisé par John Carpenter en 1980, les deux œuvres n’ont rien à voir. Et, d’un côté, c’est tant mieux (même si j’avais apprécié le film de Carpenter^^).
Ici, tout commence par un tremblement de terre pour le moins incongru en Angleterre. Au cours du séisme, le sous-sol libère une étrange brume jaunâtre qui se met à vagabonder de par le pays, emportée par un vent qui ne la dissipe point. Tout ceux qui se retrouvent au contact de ce brouillard sont pris à plus ou moins court terme par une folie homicide et/ou suicidaire. Bientôt, dans le sillage de la nappe meurtrière, massacres sanglants et suicides collectifs s’enchaînent… et le brouillard semble progresser vers les zones les plus peuplées de l’Angleterre.
Voilà tout ce que je peux en dire, sans en révéler trop sur l’histoire qui saura captiver de bout en bout. Les premiers cas de folie sont mitonnés aux petits oignons par l’auteur qui arrive à vraiment installer une aura d’épouvante à son récit. On a l’impression de se retrouver dans cette brume mystérieuse, et on ressent la folie qui monte progressivement dans la tête des « héros ».
En parlant de héros, celui du récit est assez sympathique. Un brin mystérieux, un peu compliqué et profondément humain, c’est à travers ses yeux que nous suivrons l’histoire, pour le plus grand plaisir des amateurs de grands frissons.
Cependant, la construction du roman tend parfois à devenir assez lassante, et trop systématiques, tournant un peu à l’expédient permettant de tirer la ligne. Pourtant, j’avouerai que James Herbert sait concocter des scènes de terreur pure absolument saisissantes, en jouant tant sur le gore que sur la violation des tabous ou la froideur des statistiques et que celles-ci se montrent de plus en plus efficaces à mesure que l’on avance dans le roman, tandis que le brouillard, inexorablement, inévitablement, se rapproche de Londres... Les derniers chapitres, impressionnants de chaos apocalyptique et de tension permanente, sont à cet égard tout à fait réussis, malgré quelques clichés ici ou là.
La fin du roman est digne d’un film catastrophe et saura tenir le lecteur en haleine.
En résumé, j’ai passé un très bon moment à la lecture de cet ouvrage que je recommande chaudement aux fans d’épouvante malgré ces petits défauts.