Lien vers ce message 08 Aout 2011, 13:05
La compagnie des lames. Tome 1: Renaissance

Arakel est un monde déchiré par la guerre et la xénophobie depuis toujours. Après avoir vaincu le terrible roi Goule, la compagnie des lames, première confrérie à réunir humains et anciennes races sous la même bannière, est tombée dans l’oubli. Cinquante ans plus tard, Finlaë, la danseuse de guerre elfe ; Ugrosh, le berseker ork ; Hector, le noble paladin humain ; et Fender, le puissant guerrier nain, sont brisés, tant moralement que physiquement. Mais une mission particulièrement dangereuse va forcer la compagnie à se reformer et réveiller les fantômes qui la hante...

Amateur d'univers sombre et non-manichéens, vous trouverez votre bonheur.
Cette Bande-dessinée écrite par Nicolas Tackian et dessinée par Dave Kendall dépeint un univers vraiment très sombre et intéressant. Ici, point de manichéisme. On est bien loin des Elfes gracieux du Seigneur des Anneaux ou encore des Nains braves et incorruptibles. Le monde d'Arakel est sale, triste, presque apocalyptique. Ses habitants sont tortueux, xénophobes, voir même sans pitié.
Nicolas Trackian assume ses influences et reprends certains éléments incontournables de la Fantasy, mais y ajoute sa touche personnelle en noircissant les trais de ce monde et de ses habitants.
Reprenant l’association habituelle entre hommes, nains et elfes, à laquelle il ajoute les orks (du « bon » côté de la barrière), se permettant de petits clins d’œil qui pourront faire sourire ou agacer (par exemple: le nom du roi: Fangorn), le scénariste met minutieusement en place le monde dans lequel vont évoluer ses acteurs vieillissants et usés.
Ainsi, Nicolas Trachian réussi à nous plonger dans cette aventure sans que l'on voit le temps passer, il nous mène au final de ce premier tome qui nous laisse un arrière-gout cruel dans la bouche. Une chose est sûre, on ne peut que vouloir lire la suite.
Tout au long de l'aventure, on apprend à connaître les héros ainsi que le monde, on les apprécie malgré leurs défauts et on finit même par espérer découvrir de nouveaux squelettes dans leurs placards.
Le récit est fluide et les dialogues sont bien écrits.

Concernant le dessins, Dave Kendall peint avec une noirceur presque malsaine. Mieux, il ne se complait pas dans des plastiques trop parfaites. Les personnages – femmes comprises – ont ainsi des mines et des allures bien peu amènes qui les rendent crédibles dans leur rôle, mais ne forcent nullement la sympathie et peuvent parfois paraître un peu brouillées ou brouillonnes. Malgré cela, les héros ont un charisme certain et il n'est point facile de les oublier.
L'architecture des villes visitées est vraiment éblouissante: Sculptures étranges, vêtements sombres, ville ténébreuses, tous les ingrédients de la Dark Fantasy se trouvent dans les dessins de Kendall. Quant à la colorisation, elle soutient efficacement la noirceur du monde évoqué et renvoie une impression fangeuse – la boue des âmes et d’Arakel ? – particulièrement prégnante.

J'ai été agréablement surpris par cette Bande-dessinée. Je la conseille mais pas à n'importe qui. Il est clair que l'univers sombre ne plaira pas à tout le monde, ni même les dessins un peu brouillons (par moments). Malgré cela, j'ai hâte de découvrir le prochain tome de la série qui s'annonce sous les meilleurs auspices.

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La mort est un présent, que l'épée peut délivrer. La mort est un vrai chant, que l'épée peut entonner